vendredi 2 juin 2017

Argument contre l’existence de Dieu

Un argument simple qui suffit à démontrer l’impossibilité de l’existence du Dieu des monothéistes.

Cet argument est l’obligation qui est faite à tous d’exister, que ce soit un dieu, un animal, ou un homme. L’existence n’est pas une chose que l’on décide par soi-même. Tous, dieu, animal ou homme, entité ou pseudo-entité, nous sommes esclaves de mère Nature. Un esclave ne peut être un dieu. Tout le reste n’est que fioriture, cela sert à meubler cet article.

Un dieu n’est pas simplement un mot, il doit représenter une « entité » ayant des potentialités. C’est par la définition de ce terme, donc des capacités qui sont prêtées à cette entité, que l’on peut également démontrer l’impossibilité de l’existence de cette entité, imaginaire quoi qu’on puisse dire, puisque jamais nous n’en avons partagé la vision.

Demandons à ceux qui y croient (sans preuve) de nous décrire et définir leur(s) dieu(x).

Ce n’est évidemment pas au non-croyant de prouver l’inexistence de quelque chose, ou quelqu’un, dont il ne peut partager la vision, car chaque individu pourrait ainsi inventer des myriades de choses et prétendre qu’elles existent puisque personne ne pourrait démontrer qu’elles n’existent pas. Le mot n’est pas la chose qu’elle représente. Par exemple, affirmons qu’une licorne existe et bâtissons-lui une écurie, faisons des lois pour interdire de chasser la licorne, et dressons des panneaux routiers pour signaler leur passage… Les hommes ont fait de telles maisons divines (écuries à licorne) dans toutes les époques et tous les pays. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Byebye, Astarté, Isis, Zeus, Jupiter, Teutatès, Odin, etc., et tous leurs temples. Combien d’hommes ont été trucidés pour ces croyances ?

Vous avez déjà entendu parler du chanoine Kir qui répond au journaliste l’interpelant sur le fait que personne n’avait jamais vu Dieu : « Et mon cul, tu l’as pas vu, et pourtant il existe ! » Ce qui s’applique à n’importe quoi, aux extraterrestres comme à la fée Clochette, et ne prouve l’existence de rien. De prudes croyants m’ont refait le coup de l’arrière-train en le remplaçant par l’électricité, j’aurais pu ajouter, mon foie, ma rate, mes reins, etc., que même moi je n’ai jamais vus.

J’attends toujours ces définition et description de la déité, et je crois que nous pouvons les attendre longtemps.

Pour le plaisir, faisons la démonstration de l’impossibilité divine. Prenons le dieu des chrétiens, qui ont tellement gonflé leur ami imaginaire transcendant qu’il est difficile de faire mieux. Ils ont même tenté de le matérialiser au moyen d’un fils‑Dieu, qui n’est pas vraiment un dieu puisqu’il n’est pas éternel, car il est né, donc dépendant, morphologie et potentiel, de son créateur. (En passant : il faut savoir que la Bible n’est pas monothéiste puisqu’elle parle des « autres dieux »)

Pour ces autres dieux, s’ils sont juste plus puissants et savants que les humains, peuvent-ils être réellement qualifiés de dieux ? La déité n’est-elle qu’un titre ? L’immortalité et la relative puissance suffisent-elles à décréter qu’un être est divin ? Beaucoup de dieux grecs ou romains sont mortels, puisqu’ils s’éliminent entre eux, et ne sont même pas nos créateurs selon les mythologies. Il faut donc considérer que ce type de déité n’est qu’un titre, comme prince, duc, ou baron. C’est plus la frayeur et le besoin d’aide que le respect qui en font des dieux pour les humains. Superman est une sorte de gentil dieu moderne, mais qui n’en a pas le titre.

Dans la Bible, Dieu commence par être un créateur selon le conteur, Moïse qui n’est lui-même qu’une légende, et ensuite le même conteur lui prête les mots « Je suis l’Éternel, ton dieu ». La religion a besoin que quelqu’un au moins une fois voie Dieu. On se demande bien pourquoi ce dieu, qui a besoin de convaincre un homme de son existence en s’exhibant sous forme mirifique de buisson ardent et de Tables de la loi, ne pourrait pas faire mieux en essayant de convaincre toutes ses créatures que je suppose égales à ses yeux !

Je vais donc parler de création et d’éternité pour commencer.

L’argument le plus ironique contre son existence étant l’obligation qu’il nous aurait faite d’exister, simplement d’exister, rien de plus. Évidemment, s’il ne nous crée pas égal à lui, le parfait, eh bien, nous sommes imparfaits. Et comment peut-on être responsable d’exister et d’exister imparfait, puisque c’est sa volonté ? Comment pouvons-nous être autre chose qu’humains puisqu’il nous crée humains. Il doit avoir des problèmes mentaux le pauvre, car il se met souvent en colère contre sa propre création imparfaite. Moi, quand je fais un bogue dans mes montages électroniques ou dans mes programmes, je ne m’en prends qu’à moi-même.

Quand on fabrique quelque chose, c’est pour que cette chose serve celui ou celle qui l’a fabriqué. L’esclave de mère Nature nous fait donc esclaves. Imparfait et esclave, cela en dit long sur sa bonté et sa justice. Ne parlons pas d’égalité, puisqu’il ne peut nous faire éternels, car ce faisant il perdrait son absoluité, son omnipotence, son omniscience, et son infinité, donc sa divinité de base. Puisqu’il nous fabrique nous sommes des IA, ses Intelligences Artificielles, c’est ainsi que nous nommons les choses que nous fabriquons ayant une intelligence calquée sur la nôtre.

Si nous avons une âme immortelle, cela fait une différence avec l’éternité qui elle n’a pas de début. Et d’où viendrait-elle cette âme immortelle ? Il est bon de se poser la question, car en ce moment même, pendant ces 24 heures et pareil demain, Dieu est en train de fabriquer plus de 350 000 âmes, puisque nous lui imposons nos enfants. Je souhaite à votre Dieu qu’il ait mis au point une usine de fabrication automatique d’âmes immortelles, car pas de vacances pour lui, et plus question de repos le Septième jour. C’est quotidiennement que les humains pondent ces 350 000 lardons, quatre par seconde, sacré débit ! Mais au fait, cette obligation de fabriquer des âmes humaines ou autres à la commande, n’enlève-t-elle pas tout libre arbitre à ce Dieu ? Le seul fait de devoir surveiller une autre entité supprime le libre arbitre puisque les actions de l’un commandent les réactions de l’autre(?)

Dieu nous a construit à peine supérieur à l’asticot en ce qui concerne la faculté d’outillage comparé à lui-même le formidable créateur. Mais en fait nous sommes bien inférieurs à l’asticot, car ce n’est pas la conscience et les états d’âme qui gênent la bestiole. Question nudité on ne vaut pas mieux.

Je n’ai pas demandé à exister, et ça, j’en suis absolument certain, car seul le fait que la demande soit consciente la valide pour son auteur. (J’existe parce qu’on me l’a imposé, même si je dois cet « insigne » honneur à un être qui se proclame Dieu et à des parents qui prétendent m’aimer après coup, pourquoi devrais-je l’accepter sans rien dire ? Si je n’interviens pas, d’autres, innombrables, personnes innocentes seront mises dans la même galère, pour rien, car la Vie est aussi absurde que l’existence de l’univers et l’existence divine.)

Je n’ai pas demandé à exister. Ce point seul suffit à me rendre innocent de toutes mes actions, les passées, les présentes, les futures. Je suis innocent de mon existence, innocent de mes capacités mentales et physiques. Un Dieu ne peut pas ignorer cette innocence. Et même le besoin d’éduquer ne peut être un prétexte à la punition. Un Dieu omnipotent doit savoir comment faire fonctionner un asticot humain, sans souffrance, sans menace, sans torture, et encore moins sans manifester sa colère. Quelle stupidité cette soi-disant colère divine contre un être qu’il a fabriqué lui-même ! Sont-ils bêtes ces inventeurs de mythologies ? Vais-je noyer mon ordinateur quand je fais un bogue dans un logiciel ?

Mais ! Dieu non plus n’a pas demandé à exister puisqu’il est éternel. Et comme il l’affirme encore et encore dans la Bible, il ne peut pas cesser d’exister puisqu’il est éternel. N’entendez-vous sa sempiternelle lamentation « Pourquoi suis-je plutôt que rien ? » Je confirme qu’il ne peut s’être initié lui-même puisque cela ferait un commencement à son existence et supprimerait son Éternité, d’autant plus que pour qu’il s’initie lui-même, il faut déjà qu’il préexiste à l’état divin, donc avec toutes ses potentialités, et on ne voit pas bien pourquoi il devrait relancer la même machine, rigoureusement identique et aussi parfaite que l’initiatrice… Même s’il avait un problème d’égo, il n’est pas stupide à ce point.

Le fait qu’il existe tel qu’il est supprime sa déité, puisqu’il n’est pas responsable de sa propre détermination. Il ne peut faire mieux que sa perfection divine innée. Il ne peut rien ajouter, rien retrancher, il existe parfait d’emblée, sans avoir jamais commencé, mais en étant toujours. Immuable.

Je reviens sur la Création, car cela a un côté expérimental qui ne convient pas à une divinité parfaite. Il est omniscient, donc il sait. Pourquoi voudrait-il créer une chose qui évoluerait à ses côtés ? Une chose, que volontairement, il ne maitriserait pas, ce qui serait comme un grain de sable dans sa perfection. Pourtant il faut qu’il expérimente tout puisqu’il est omnipotent. On ne peut se prétendre omnipotent sans expérimenter, car la prétention à l’omnipotence ne suffit pas pour l’être réellement. Donc il expérimente sans avoir besoin d’expérimenter puisqu’il sait tout à l’avance. Il n’a pas besoin de prototype. Il imagine et c’est assez. Sa certitude lui suffit. Même pas besoin de réaliser. Pour lui, l’idée vaut le fait. Et comme il est un Dieu Parfait dès la première seconde de son éternité (ce qui ne veut rien dire, mais je suppose que vous comprenez ce que j’entends par là), il sait tout immédiatement, et tout le reste de son éternité n’est qu’un éternel recommencement. Pauvre Dieu ! J’espère que sa première seconde a été longue… (Je blague encore, veuillez m’excuser. Que mes parents m’aient gravé ça, dans le crâne qui m’appartient, sans mon consentement, dès ma naissance, a de quoi rendre fou. Vous comprenez que m’ayant contraint d’exister et que la société ait écrit des âneries dans mon propre cerveau me donne le droit de vitupérer, de hurler, de blasphémer, puisque je n’ai pas de gomme à neurones à ma disposition.)

Dieu étant Tout, il fonctionne comme un supra conducteur. Il ne peut perdre d’énergie, il ne peut en gagner. Il est la seule machine perpétuelle. Excepté ses capacités d’avoir des intentions, c’est la définition de l’univers qui lui n’en a pas, d’intention.

Il faut maintenant expliquer les raisons qui ont fait imaginer qu’un dieu soit nécessaire pour que l’univers puisse exister ainsi que les admirables machines que nous sommes (ce n’est pas moi qui le dis). Dieu étant parfait je vois mal pourquoi l’univers l’étant tout autant semble-t-il, puisqu’il est une création divine, la perfection de l’un serait plus difficile à obtenir que l’autre. Avec un dieu en plus, Ockham rajouterait une difficulté à la résolution du problème « univers », et le cher homme n’aimerait pas ça.

En dehors de cette raison qui est en fait très secondaire, l’invention des dieux est due au besoin d’expliquer aux enfants pourquoi on leur a imposé d’exister, et aux femmes pourquoi les risques qu’elles prennent en enfantant servent la divinité et donc qu’elles en seront récompensées. Car, comment un être intelligent peut-il imposer autant de risques à exister pour rien (pas pour soi en tout cas), à une personne qu’il est censé aimer, s’il n’y a aucune raison à vivre. D’où la croyance aux dieux partout sur Terre, car il faut se leurrer soi-même pour que de telles balivernes puissent être contées aux enfants crédules et aux femmes sous-instruites volontairement par un patriarcat dominant sur la planète. Ce ne sont pas plus de 800 hommes qui meurent chaque jour d’enfanter, mais bien les femmes.

Mais il n’y aura jamais de raison de commencer à exister, il n’y en aura que pour continuer d’exister. Et une fois que vous avez fabriqué une personne souffrante, comment défaites-vous la souffrance ?

Nous sommes des machines, puisque composés, en ce qui concerne le vivant, de cellules automates qui ne connaissent pas notre existence. La sorte de « logiciel » qui nous constitue à la base peut accepter n’importe quelles modifications mineures, et parmi elles le virus croyance qui effectue un blocage de la raison dans un domaine particulier. Les croyants restent fixés sur le nom de leur religion au cours de leur vie, alors que l’interprétation, qu’ils en font dans leur mental, varie au cours de leur avancée en âge, car les significations dépendent des expériences que nous faisons.

Aujourd’hui on est à un seuil de compréhension. Quand les dieux seront éliminés, sur quoi la fonction mentale croyance bloquera-t-elle les mentalités pour que l’espèce humaine se maintienne ? Mon hypothèse est la notion d’amour, qui est une invention récente. Étant donné qu’elle est tout aussi artificielle, j’ai des doutes sur sa capacité à maintenir l’espèce. Comme le dit si bien Yves Paccalet, bon débarras l’humanité !

Fin – E. Berlherm


Note annexe :

Nous connaissons l’électricité, les moteurs électriques et les cellules solaires, et la possibilité de faire mouvoir des objets et les alimenter par ces moyens. Créer des êtres vivant animés qui maintiennent leur énergie en mangeant d’autres êtres vivants est totalement absurde pour un être divin qui prétend à la justice et la bonté. Nous sommes à l’aube, nous-mêmes les humains, de fabriquer des êtres vivants, et même infiniment supérieur en intelligence et en puissance, n’ayant aucun besoin de s’alimenter autrement que par l’énergie solaire. Ce pouvoir que nous avons est bien plus dangereux pour un être divin qu’une simple tour de Babel. Mais pourquoi un être divin n’a-t-il pas fabriqué des êtres pensants non-violents, non-souffrants, non-mortels, n’ayant pas le besoin de se nourrir au détriment des autres ? Pourquoi n’a-t-il pas installé des êtres immortels n’ayant pas la possibilité de se multiplier comme des lapins ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire